« BLOUSONS NOIRS » : L’ÂGE D’OR DES ROCKERS SELON FRED VOISIN
Dans l’exposition « Blousons Noirs », l’artiste Fred Voisin explore l’âge d’or de l’histoire du rock’n’roll à travers une sélection de photos portraits en noir & blanc.
PEUX-TU TE PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS ?
Mon nom est Fréderic Voisin. J’ai fait mes études d’art à l’école des arts appliqués et de métiers d’art (Paris) dans les années 70 puis au Camberwell College of Art (Londres) (dans les années 90 où j’ai passé un Master of Art.) J’ai commencé ma carrière en 1981 comme illustrateur de presse, j’ai ensuite beaucoup travaillé dans le monde de la musique en réalisant des affiches de concerts et des pochettes de disques principalement dans le monde du reggae (qui seront exposées fin septembre 2021 début 2022 au signe (CNDG) Centre National d’Art graphique à Chaumont).
J’ai donc effectué un long voyage en Jamaïque en 1982 pour rencontrer les musiciens et les studios. J’ai ensuite réalisé une fresque murale sur place à St. Anns bay pour le Youth – Club de Burning Spear (un artiste majeur de la scène reggae) et beaucoup de pochettes et d’affiches (Burning Spear, Big Youth, U brown, Alpha Blondy etc.).
Dans les années 90, je me suis installé à Londres ou j’ai réalisé des illustrations pour la presse Rock (New musical express, Select magazine, Sraight no chaser etc.) et également des pochettes de disques pour Mad Professor, On-U Sound, Virgin Records, Nation Records et des labels de Drum & Bass. Les Transmusicales de Rennes m’ont demandé de réaliser la charte graphique et l’affiche pour les Trans 1995. Bref, j’ai pas mal œuvré dans le domaine graphique pour différentes scènes musicales. De retour en France, à Reims ou je me suis installé en 2000, j’ai repris la peinture et la gravure et j’expose régulièrement dans les musées.
QU’EST-CE QUI T’A INSPIRÉ CETTE SÉRIE DE PHOTOGRAPHIES ?
Dans les années 80, étant motard et ayant plusieurs motos de marque anglaise, je me suis inscrit au 59 Club, club de Rockers présidé par un prêtre, Bill Shergold et comptant environ à l’époque 25000 membres. Étant membre du 59 Club, j’ai donc décidé de faire un reportage photo sur les dos de blousons décorés, pour moi, c’était le côté DIY, un art populaire qui m’intéressait, je vois cette série de photos comme un témoignage sociologique de cette époque.

« J’ai décidé de faire un reportage photo sur les dos de blousons décorés, pour moi, c’était le côté DIY, un art populaire qui m’intéressait, je vois cette série de photos comme un témoignage sociologique de cette époque. »
RACONTE-NOUS L’HISTOIRE DE TES RENCONTRES AVEC LES PERSONNES QUI SE TROUVENT DERRIÈRE LES PORTRAITS
J’ai rencontré au 59 Club beaucoup de personnalités intéressantes, la plupart étaient ouvriers ou fils d’ouvriers, donc faisant partie de ce qu’on appelle la « working class ». Tous passionnés par la mécanique moto et par le rock’n’roll, c’est ce qui nous unissait. Il régnait au sein du club une ambiance de camaraderie et de partage des connaissances en matière de mécanique et de musique. Nous partions régulièrement pour des « runs » ou nous étions environ 250 Rockers pour des ballades en moto anciennes, ce n’est que des bons souvenirs. Nous allions également régulièrement à des festivals de rock’n’roll et nous y rencontrions nos amis les Teddy Boys qui eux, roulaient principalement en voiture des années 50. Leur façon de s’habiller était différentes de la notre, ils cultivaient plutôt les vestes impeccables et colorées, les creepers. pourrait on dire maintenant, « la sape » mais Rockers et Teddy Boys font partie de la même « tribu » rock’n’roll.
QUEL EST L’AVENIR DU ROCK’N’ROLL SELON TOI ?
L’avenir du rock’n’roll se résume en une seule phrase : « 1 2 3 4 5, rock’n’roll is still alive ! » (c’est le cri de guerre des Teddy Boys encore très ancré dans la culture rocker au Royaume Uni). Des groupes tels que les Flying Saucers, Matchbox, sont encore actifs en Angleterre et se produisent principalement dans les festivals et les pubs. Bien entendu, le rock’n’roll a évolué vers un rock garage, également vers la British pop, le pub rock, mais il reste des puristes pour écouter du rockabilly et du rock’n’roll !

L’exposition est à découvrir en entrée libre du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 19h, le samedi de 14 h à 19h et les soirs de concerts sur présentation d’un pass sanitaire valide à l’entrée de l’établissement.